– Aymeric – Juin 2014
Comment le Taïchi est en train de m’aider à gérer mon handicap ?
Il y a quelques années maintenant, on m’a opéré d’une tumeur sur la dure-mère (dans le ressac de la queue de cheval) ainsi que d’une hernie discale en L5S1. Depuis cela, il me reste des séquelles neurologiques et sensitives ainsi que des douleurs résiduelles journalières suffisamment importantes pour que jamais je n’oublie ce qui m’est arrivé. De plus, ces douleurs se déplacent régulièrement visitant tour à tour plusieurs régions de mon corps, alternant « les plaisirs ».
Depuis que je pratique le Taïchichuan, je constate une amélioration significative de mon état. Je me retrouve avec des outils efficaces pour atténuer la puissance de ces douleurs, que je considère être le résultat d’une stagnation de chi et d’une trop grande rigidité mentale et physique.
Prendre le temps pour effacer la peur
La lenteur et l’équilibre nécessaires à la bonne exécution des mouvements sont pour moi deux composantes contraignantes à mettre en application, du fait de mon absence de sensation (allant des lombaires au gros orteil sur l’un des côtés de mon corps) ainsi que d’un excessif manque de souplesse ! Mais contre toute attente, travailler lentement en gérant mon équilibre m’apporte des résultats immédiats. Il me faut malgré tout faire attention car je peux me faire mal facilement à cause de cette absence de sensation sur un côté du bassin.
Cela dit, je me retrouve à avoir une meilleure marche et une meilleure posture debout ainsi que plus d’endurance, un renforcement des muscles de mes jambes, une meilleure confiance en moi annulant la peur de me faire mal au moindre faux mouvement et qui faisait, que je me rigidifiais tout le corps. La respiration et le chi kung du Taïchi m’apportent beaucoup ! Cela développe une plus grande écoute de mon corps, et par conséquent à mieux l’utiliser pour lever les blocages internes d’énergie.
Le corps ennemi devient ami grâce à la volonté et à l’énergie interne
Après cette opération et jusqu’à il y a peu, j’avais totalement baissé les bras, j’étais résigné et je traitais mon corps en ennemi, l’accusant de m’avoir trahi et abandonné avec cette histoire de tumeur et de hernie. Ayant eu une vie très active sportivement et professionnellement très physique, car je ne vivais que sur la force, l’endurance et sans ménagement, j’ai eu du mal à comprendre que du jour au lendemain il me fallait vivre sans force externe donc autrement.
Ce qui était vrai hier ne pouvait plus l’être aujourd’hui
Je suis très heureux d’avoir été amené à la pratique du Taïchi, car je sais maintenant quelle direction prendre, quoi mettre en œuvre pour prendre soin de moi et comment développer ma force intérieure. »
Aymeric est élève de la YMAA Vincennes. Investi dans la pratique du Taijiquan (Tai Chi Chuan) style Yang, il s’ouvre à d’autres domaines d’étude dont le Qigong martial et le maniement du bâton long. Un exemple de volonté !